Carthagène des Indes : une escale historique et colorée
Lors de mon voyage dans les Caraïbes cette année, Carthagène des Indes m’a littéralement saisie. Située sur la côte caraïbe de la Colombie, cette ville fortifiée est un carrefour vivant entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques, né du choc — et du drame — de la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb.
Dès les premiers pas dans la vieille ville, on ressent l’intensité d’une histoire à la fois fascinante et douloureuse. Carthagène fut un des plus grands ports d’esclavage du continent, un centre stratégique pour la couronne espagnole, et un théâtre de souffrances mais aussi de résistances. Ce passé hante encore les murs ocres, les balcons fleuris, les églises majestueuses, et même les sourires lumineux de ses habitants.
Ce qui m’a frappée, au-delà de l’architecture coloniale, c’est l’omniprésence de la culture afro-caribéenne.Les danses folkloriques racontant l’histoire d’un peuple debout malgré les chaînes. Les femmes en robes éclatantes, notamment les palenqueras, incarnent la dignité et la beauté d’une mémoire vivante.
🏛️ La cathédrale de Santa Catalina de Alejandría
Visible dès l’arrivée au port, ce clocher pastel aux teintes douces de rose et de jaune appartient à la cathédrale Santa Catalina de Alejandría, l’un des monuments les plus emblématiques de Carthagène. .
✝️ L’église San Pedro Claver et son retable baroque
Lieu incontournable chargé d’histoire et d’émotion, l’église San Pedro Claver rend hommage au prêtre jésuite espagnol qui a consacré sa vie à la défense des esclaves africains. Son retable baroque, m’a profondément émue. C’est ici que repose le corps de ce saint, canonisé pour son combat humanitaire. Une halte puissante et spirituelle.
💃Les robes traditionnelles
Les robes des femmes dans la rue évoquent avec éclat la culture des palenqueras, issues de San Basilio de Palenque, premier village d’esclaves affranchis d’Amérique. Une explosion de vie et d’héritage.
🌿 Jardins, places et mémoire vivante
En me promenant dans la Plaza de San Pedro Claver et la Plaza de la Proclamación, j’ai ressenti la beauté tranquille de ces lieux, comme suspendus dans le temps. L’Antigua Huerta, avec son atmosphère paisible, m’a transportée dans la vie quotidienne de l’époque coloniale. Et puis il y a Paula de Eguiluz, guérisseuse afro-descendante jugée par l’Inquisition — figure oubliée mais puissante que j’ai découverte au détour d’une visite à la Casa de la Inquisición, un lieu sombre mais nécessaire, où l’on comprend mieux les mécanismes de persécution de l’époque.
✨ Une ville qui marque l’âme
Carthagène n’est pas une ville que l’on visite simplement : elle vous interpelle, vous éblouit, vous pousse à réfléchir. Une ville-mémoire certes, mais aussi une ville en fête, tournée vers la vie.